Le fantastique,
par la diversité des thèmes qu’il regroupe - tel le surnaturel, l’enfer, les
fantômes, les loups-garous, et autres créatures extraordinaires, les lieux
magiques ou forêts hantées, et tant d’autres choses encore - permet aux
artistes de s’exprimer dans les différentes formes que l’art propose : la sculpture,
la peinture, le dessin, la gravure, le cinéma …
Cathédrale d'Amiens |
En sculpture, l’art fantastique
s’exprime dès le Moyen-âge. Au 12ème siècle, les corniches des
cathédrales s’agrémentent d’un bestiaire fantastique, animaux inquiétants et
démons de pierres, comme les gargouilles de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
ou celle d’Amiens.
Au 20ème
siècle, Alberto Giacometti s’exprime dans la peinture et dans la sculpture. Sa
personnalité le prédisposait à l’art fantastique : il a créé des figures
extrêmement longues et étroites (est-ce un corps ou son ombre, un être vivant
ou un fantôme ?).
Germaine Richier - Le griffu, 1952
|
Germaine Richier, dont
les figurines n’éveillent pas l’effroi par une « monstruosité » mais
par leur attachement à la forme humaine qu’elle métamorphose, fait partie des
trente artistes qui ont été exposés au Fonds Régional d’Art Contemporain d’Auvergne en 2011.
Quelque
soit la période artistique (classique, baroque, renaissance) la peinture
connaît, elle aussi, des artistes dont les toiles troublent autant qu’elles
fascinent. L’univers qui y est décrit sort des représentations
conventionnelles, l’ordre de grandeur y
est démesuré, l’environnement y est surnaturel, les lois de la physique
totalement bouleversées… Il suffit de contempler les fresques religieuses
représentant anges et démons venus des enfers, dont les décorateurs d’églises
ont illustré les murs, ou quelques tableaux où le bien et le mal se disputent
sous forme de personnages fantastiques.
On se laisse surprendre par les curiosités d’Archimboldo de nature très diverse, où l’étrange prend le pas sur le beau, ou encore par les
trompe-l’œil façon Escher (avec son escalier impossible).
Arcimboldo - Le Vertumne |
M.C. Escher - Relativity 1953 |
Certains artistes s’emploient à illustrer ce style
littéraire qu’est le fantastique. On trouve parmi eux l’un des plus grands
illustrateurs français du 19ème siècle, Gustave Doré, avec ses gravures en noir et blanc qui subliment les contrastes
d’ombres et de lumières. Il a (entre autre) illustré L’Enfer de
Dante Alighieri, mais aussi les Contes de Perrault.
L’un de ces contes a permis à Jean Cocteau, grand
réalisateur, de lui faire hommage par son écriture cinématographique, il
suffit de regarder ces deux images :
G. Doré - Barbe Bleue J. Cocteau - La Belle et la Bête |
C’est dans la deuxième moitié du 20ème siècle qu’est né un
nouvel art fantastique, l’art de la Fantasy, qui connaît un succès croissant
depuis J. R. R. Tolkien, l’un des précurseurs de ce genre littéraire. On y
trouve des héros imposants, des guerrières, des monstres, des dragons, des
sorcières, des fées, le Petit Peuple...
Le répertoire de ces artistes contemporains
s’enrichit depuis ces dernières années, qu'ils travaillent de façon
traditionnelle ou avec l’aide du numérique. Ces illustrateurs, réels artistes
modernes, nous offrent des œuvres de qualité impressionnante, une façon
plaisante de s’échapper dans un monde imaginaire. John Howe est un de ces artistes les plus prestigieux.
Keith Parkinson |
L’art fantastique traverse les époques, il trouve
son fondement dans l’imaginaire, et il existera tant que l’homme puisera son
inspiration dans ses rêves, ses peurs, ses visions, son imagination.
Quelques livres pour en savoir plus :
- L'Art fantastique / Marcel BRION .- Albin Michel, 1989.
- L'Art de la Fantasy : le meilleur de l'illustration fantasy contemporaine / Martin McKENNA. Le Pré aux Clercs, 2008.
- L'Art de la Fantasy vol. 2 /Aly FELL & DUDDLEBUG. Le Pré aux Clercs, 2010
- Keith PARKINSON Artbook .- Milady, 2010.
- Les peintres du Fantastique / André BARRET .- Les éditions de l'amateur, 1996.
- Animaux étranges et fabuleux : un bestiaire fantastique dans l'art / Ariane et Christian DELACAMPAGNE. - Citadelles et Mazenord, 2010.
Carole Beauvois (Médiathèque départementale du Nord)
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