Si la définition de la low fantasy diverge selon les
différents analystes littéraires, rendant son utilisation problématique, il
n’en demeure pas moins que les récits de voyage vers un monde imaginaire constituent
un sous genre trop fourni pour ne pas être défini en temps que tel.
Il s’agit d’ailleurs dès l’origine d’un sous genre qui se
place au confluent des trois genres principaux, la fantasy, le fantastique et
la science-fiction. La mention de ce dernier genre n’est pas anodine
puisqu’avant l’invention de "La terre du Milieu" par Tolkien, l’idée de voyage vers un monde merveilleux teinté de magie
se retrouvait essentiellement dans la science-fiction et l’on peut considérer
que, s’il existe un roman fondateur de la low fantasy pour adultes, il s’agit du Cycle de Mars d’Edgar Rice Burroughs (paru chez Omnibus) évoqué plus longuement dans un article
précédent sur la space-fantasy. De fait, ce roman ainsi que ceux qu’il a
directement inspirés - Le Livre de
Mars de Leigh Brackett (paru chez Pocket) et Le Cycle du guerrier de Mars de Michael Moorcock (paru chez Omnibus), même s'ils se
déroulent sur Mars - appartient bien plus à la fantasy qu’à la
science-fiction.
Dans la lignée de Narnia
de Clive Staples Lewis (édité par Gallimard Jeunesse) ou de L'histoire sans fin de Michael Ende (paru chez LGF), de nombreux récits vont
donner une dimension plus adulte au genre et quelques auteurs vont devenir des
références du genre. En premier lieu, on peut citer Stephen R. Donaldson qui, avec ses Chroniques de Thomas Covenant (édité chez Pocket), va développer ce qui constitue l’une
des idées majeures du genre : la notion de prophétie qui va guider les
personnages venus de notre monde.
Avec L’appel de Mordant (édité par Gallimard), il va également rendre hommage à Roger Zelazny dont le Cycle des Princes d'Ambre (édité par Gallimard) emprunte quelques éléments à la low fantasy puisque la terre n’y est qu’un reflet imaginaire du royaume d’Ambre.
L’une des constantes de ce type de récits est donc bien souvent l’idée de guide. Il est rare que les personnages projetés dans un monde imaginaire le soient de façon accidentelle, il s’agit le plus souvent pour eux d’accomplir leurs destinées : dans ce cas, elles sont pour eux l’occasion de développer des pouvoirs qu’ils ignoraient posséder. On retrouve par exemple cette idée dans le Cycle de Darwarth (édité chez Gallimard) de Barbara Hambly, Le Chevalier-mage de Gene Wolfe (paru chez Calmann-Levy) ou Les Pouvoirs perdus de Marion Zimmer Bradley et Holly Lisle (paru chez Pocket).
Il leur arrive également d’être choisi par les dieux en raison de leurs connaissances acquises dans notre monde, par exemple dans La Septième Épée de Dave Duncan (édité par Bragelonne), mais également peut-être, bien que sous une forme un peu différente, dans Arthamios de Luc Van Lerberghe (paru chez Midgard).
Avec L’appel de Mordant (édité par Gallimard), il va également rendre hommage à Roger Zelazny dont le Cycle des Princes d'Ambre (édité par Gallimard) emprunte quelques éléments à la low fantasy puisque la terre n’y est qu’un reflet imaginaire du royaume d’Ambre.
L’une des constantes de ce type de récits est donc bien souvent l’idée de guide. Il est rare que les personnages projetés dans un monde imaginaire le soient de façon accidentelle, il s’agit le plus souvent pour eux d’accomplir leurs destinées : dans ce cas, elles sont pour eux l’occasion de développer des pouvoirs qu’ils ignoraient posséder. On retrouve par exemple cette idée dans le Cycle de Darwarth (édité chez Gallimard) de Barbara Hambly, Le Chevalier-mage de Gene Wolfe (paru chez Calmann-Levy) ou Les Pouvoirs perdus de Marion Zimmer Bradley et Holly Lisle (paru chez Pocket).
Il leur arrive également d’être choisi par les dieux en raison de leurs connaissances acquises dans notre monde, par exemple dans La Septième Épée de Dave Duncan (édité par Bragelonne), mais également peut-être, bien que sous une forme un peu différente, dans Arthamios de Luc Van Lerberghe (paru chez Midgard).
Il existe toutefois quelques romans dans lesquels le choix
du héros ne semble être que le fruit du hasard comme dans Le Royaume magique de Landover de Terry Brooks (paru chez Bragelonne).
Très présente chez les auteurs anglo-saxons, la low fantasy
va également beaucoup influencer les auteurs japonais, supplantant même en
partie la fantasy traditionnelle. Voilà quelques œuvres qui ont fait
l’objet d’adaptations sur plusieurs supports : Brave Story de Miyuki Miyabe (édité par Kurokawa), Les 12 royaumes de Fuyumi Ono (paru chez Milan Jeunesse), Fushigi Yugi de Yū Watase
(édité chez Tonkam) ou Vision d'Escaflowne de Katsu Aki (paru chez Pika).
Si le genre est encore peu présent dans la fantasy française
pour adultes, il est en revanche bien plus développé pour le public
jeunesse, ce qui laisse à penser que le
genre a, en France également, de belles heures devant lui.
Quelques récits vont reprendre les
différentes approches de la low-fantasy évoquées jusqu'à présent :
L'étrange monde
de Là-Bas d’Yvan Lallemand (paru chez Plon Jeunesse) nous
emmène dans un univers étrange, proche du nôtre, où se nichent les terreurs
enfantines.
Le clairvoyage d’Anne Fakhouri (édité par Atalante) va mettre en scène la
destinée d’un changeling, un enfant des fées abandonné dans notre monde.
Black cristal de Stéphane Descornes et Christophe Lambert
(paru chez Pocket Jeunesse) ou La confrérie des âmes de Vincent Villeminot (paru chez Plon Jeunesse) sont des récits
beaucoup plus classiques de voyage vers des mondes peuplés d’elfes et autres
créatures de légende.
Enfin, on peut évoquer les réussites majeures du
genre dans la littérature pour adolescents :
La Quête d’Ewilan de Pierre Bottero (édité par le Livre de Poche),
Oksa Pollock d'Anne Plichota et Cendrine Wolf (paru chez XO)
Tara Duncan de Sophie Audouin-Mamikonian (paru chez XO)
La Quête d’Ewilan de Pierre Bottero (édité par le Livre de Poche),
Oksa Pollock d'Anne Plichota et Cendrine Wolf (paru chez XO)
Tara Duncan de Sophie Audouin-Mamikonian (paru chez XO)
Ces dernières œuvres nous permettent de conclure sur l’un
des aspects majeurs de ce type de récits : l’importance de la dimension
initiatique. Les personnages qui vont revenir de ces voyages se seront le plus
souvent révélés à eux mêmes, puisant dans des qualités de cœur qu’ils ignoraient
parfois posséder. On retrouve d’ailleurs cette facette dans des œuvres pour la
jeunesse ou pour un public plus adulte.
Des romans comme ceux de Tara Duncan ou d'Oksa Pollock sont un peu
différents en ce sens qu’ils mettent en scène des personnages qui, s'ils ignorent à l’origine leur
véritable nature, se révèlent être issus
d’un royaume imaginaire dans lequel ils sont destinés à accomplir de grandes
choses, cette idée que l’on serait en fait sans le savoir l’enfant d’un roi ou
d’un magicien étant à la fois un fantasme enfantin et l’héritage de divers contes et légendes, notamment la légende arthurienne.
Damien Moutaux (Médiathèque la Corderie - Marcq-en-Baroeul)
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