A la lisière entre le fantastique et les autres littératures de l’imaginaire se trouvent quelques genres que nous avons évoqués précédemment comme la space fantasy, mais un type de récit fait plus particulièrement le lien entre le fantastique et la fantasy.
Les Anglo-saxons le désignent parfois sous le terme de low fantasy, à savoir une œuvre où le monde réel communique avec
un autre monde, il s’agit donc ici d’évoquer les nombreux romans dans lesquels
des personnages issus de notre terre se retrouvent projetés dans un univers
imaginaire.
En étant schématique, on pourra distinguer deux types de
romans dans la low fantasy :
1) ceux plus influencés par la fantasy urbaine, qui nous
emmènent vers un monde différent mais très proche de celui que nous connaissons.
2) ceux principalement influencés par l'heroic fantasy, qui vont inventer un voyage vers un monde totalement imaginaire à l'instar de Narnia de C.S. Lewis (cette catégorie fera l’objet du prochain billet)
2) ceux principalement influencés par l'heroic fantasy, qui vont inventer un voyage vers un monde totalement imaginaire à l'instar de Narnia de C.S. Lewis (cette catégorie fera l’objet du prochain billet)
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1) Mondes à l'intérieur d'un monde et reflets de notre terre, quand
le voyage nous amène dans un univers proche du nôtre.
La première possibilité est celle d'une réalité quasi
parfaitement contigüe à la nôtre, développée notamment dans Harry Potter.
Dans le premier roman, la seule possibilité apparente de se rendre à Poudlard
est de passer par la Voie 9 ¾ de la gare de King's Cross (même si nous
apprendrons par la suite qu'il existe bien d'autres moyens de s'y rendre). Ainsi,
tout au long de cette série, J. K. Rowling va jouer sur l'ambiguïté de
l'emplacement des différents lieux magiques qui sont bien évidement invisibles
aux yeux des moldus, tout en permettant aux sorciers de naviguer très
facilement entre les deux mondes.
Si le caractère relativement flou de cette frontière est
assez spécifique à Harry Potter, bien que nous la retrouvions également
dans la série Percy Jackson de Rick Riordan (série parue chez Albin Michel Jeunesse) lorsque le héros
gagne le camp d'entrainement des demi-dieux, l'idée d'un monde caché à
l'intérieur du nôtre est très répandue.
On la retrouve notamment dans Neverwhere de Neil Gaiman, (édité par le Diable Vauvert), dans lequel le héros découvre l'existence d'un Londres d'En Bas où règne la magie, ce roman se situant à la limite entre la fantasy urbaine et la low fantasy. Dans le même esprit, on peut citer Sublutetia d’Eric Senabre (paru chez Didier Jeunesse), qui met en scène les mystères d’un Paris souterrain secret.
On la retrouve notamment dans Neverwhere de Neil Gaiman, (édité par le Diable Vauvert), dans lequel le héros découvre l'existence d'un Londres d'En Bas où règne la magie, ce roman se situant à la limite entre la fantasy urbaine et la low fantasy. Dans le même esprit, on peut citer Sublutetia d’Eric Senabre (paru chez Didier Jeunesse), qui met en scène les mystères d’un Paris souterrain secret.
Dans la lignée de cette œuvre, on peut évoquer les récits
mettant en scène un univers qui serait le reflet du nôtre comme Lombres
de China Mieville (édité par le Diable Vauvert) ou la
série À la croisée des mondes de Philip Pullman, (paru chez Gallimard Jeunesse) qui présente la
particularité d'inverser le postulat d'origine de la low fantasy puisque le
premier monde présenté est une version alternative du nôtre.

Ces récits présentent pour leurs auteurs le double avantage
de mettre en scène un univers imaginaire qui justifie pleinement l’existence du
surnaturel sans toutefois nous entrainer dans un monde fictif dont les codes
nous seraient totalement inconnus.

Toutefois les œuvres évoquées précédemment ne représentent
qu’une part relativement minime d’un genre qui est essentiellement voué à nous
transporter vers un monde totalement imaginaire. La raison est, à mon avis,
double :
Il s’agit sans doute en premier lieu d’un fantasme d’écrivain et / ou de lecteur de fantasy : vivre réellement les aventures qu’il imagine ou vit par procuration. On retrouve notamment ce sentiment dans la série de Guy Gavriel Kay La tapisserie de Fionavar (paru chez Pygmalion), qui est à la fois un classique de la low fantasy et un hommage à Tolkien dont l’auteur contribua à développer l’œuvre en travaillant avec son fils Christopher sur la publication des œuvres posthumes.
Il s’agit sans doute en premier lieu d’un fantasme d’écrivain et / ou de lecteur de fantasy : vivre réellement les aventures qu’il imagine ou vit par procuration. On retrouve notamment ce sentiment dans la série de Guy Gavriel Kay La tapisserie de Fionavar (paru chez Pygmalion), qui est à la fois un classique de la low fantasy et un hommage à Tolkien dont l’auteur contribua à développer l’œuvre en travaillant avec son fils Christopher sur la publication des œuvres posthumes.
La seconde raison tient à la nature même des romans de
fantasy : il s’agit de faire pénétrer le lecteur dans un univers dont il
ne possède pas les codes, et, pour cela, les auteurs vont souvent avoir recours à
un personnage, relativement jeune ou naïf, dont la participation à la quête
s’accompagne d’une découverte du monde pour lui comme pour le lecteur. La low
fantasy permet de simplifier plus encore cet écueil du récit puisque les
personnages projetés dans un monde imaginaire n’en connaissent évidemment
rien.
(suite et fin le12 novembre 2012)
(suite et fin le12 novembre 2012)
Damien Moutaux (Médiathèque la Corderie - Marcq-en-Baroeul)
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