Comme annoncé le 25 septembre , je vous présente plus longuement Arthamios de Luc Van Lerberghe et et l'Ellipse de Gilles Warembourg :
Arthamios, le tome 1 de Chronique d'un esprit vagabond de Luc Van Lerberghe (Editions Midgard, 2012)
Lorsque Rahauric, un géant, trouve dans la forêt des ombres un jeune homme amnésique qui ne se souvient que de son nom : Arthamios, et qu’il prend conscience de ses pouvoirs magiques, il décide de le confier à son ami le mage Aqualis. Dans ce monde où chaque magicien est détecté dès l’âge de 8 ans, l’apparition d’un sorcier adulte soulève de nombreuses questions et Arthamios et ses amis se retrouvent traqués par les troupes de Salarios, le tyran qui règne sur les hommes. Alors qu’il cherche à maitriser ses pouvoirs et à faire la lumière sur ses origines, Arthamios va rencontrer au cours de sa fuite les opposants à Salarios qui ne savent pas s’il faut voir en lui un espoir ou une nouvelle menace.
Lorsque Rahauric, un géant, trouve dans la forêt des ombres un jeune homme amnésique qui ne se souvient que de son nom : Arthamios, et qu’il prend conscience de ses pouvoirs magiques, il décide de le confier à son ami le mage Aqualis. Dans ce monde où chaque magicien est détecté dès l’âge de 8 ans, l’apparition d’un sorcier adulte soulève de nombreuses questions et Arthamios et ses amis se retrouvent traqués par les troupes de Salarios, le tyran qui règne sur les hommes. Alors qu’il cherche à maitriser ses pouvoirs et à faire la lumière sur ses origines, Arthamios va rencontrer au cours de sa fuite les opposants à Salarios qui ne savent pas s’il faut voir en lui un espoir ou une nouvelle menace.
Quelques mots sur l’auteur pour débuter cet article. Né en
1973, Luc Van Lerberghe aurait
parfaitement pu s’inscrire dans la nouvelle génération française d’auteurs de
littératures de l’imaginaire qui s’est imposée au début des années 2000 et symbolisée pêle-mêle par Johan Heliot, Jérôme Noirez, Charlotte Bousquet, Fabien Clavel et
bien d’autres, mais son parcours est
tout autre.
Juriste de formation, il arrive dans le milieu littéraire
sur le tard même si sa biographie nous apprend que l’écriture tient depuis
longtemps une place importante dans sa vie.
La référence aux auteurs évoqués ci-dessus n’est pas anodine : écrivains prolixes, ils ont
cherché à se détacher partiellement de l’influence anglo-saxonne pour
construire des univers originaux.
Il me semblait donc intéressant de voir si ce nouveau venu
en fantasy s’inscrivait dans l’héritage des grands auteurs anglo-saxons ou s’il
cherchait à s’affranchir de leur influence.
Ayant terminé ma lecture de ce roman, j’ai souhaité, par
curiosité, découvrir ce que les internautes pensaient de ce livre. Il s’avère
que les quelques critiques que j’ai pu lire ne recoupaient que partiellement
mon opinion sur ce livre, ce qui m’a poussé à rédiger cet article.
Globalement, Arthamios est présenté comme un roman d’heroic
fantasy classique, relativement facile d’accès et enthousiasmant quoique
légèrement répétitif. Si le caractère accessible et ludique me parait
correspondre parfaitement à ce roman, il y a toutefois une nuance notable à
apporter à la présentation de ce roman : il ne s’agit pas d’un roman d’heroic
fantasy.
Cette remarque peut paraître aussi péremptoire que
tatillonne, mais les anglo-saxons classeraient ce roman en low fantasy, terme
qui n’a pas forcement d’équivalence en français mais qui correspond à un sous-genre
de la littérature fantastique (définition Wikipédia : une œuvre dans laquelle un monde imaginaire
communique avec le monde " normal ")
Si la confirmation que le personnage d’Arthamios est
étranger à ce nouveau monde n’est explicite qu’à la fin du roman, de nombreux
indices, les rêves du personnage notamment, nous mettent sur la voie de cette
hypothèse assez rapidement.
Comme évoqué précédemment, la distinction entre heroic
fantasy et low fantasy peut sembler n’être qu’une affaire de puriste sans aucun
impact sur la lecture de ce roman, toutefois l’influence sur la structure de ce
roman et la perception que l’on peut en avoir me semblent majeures.
Par rapport à la question soulevée au début de cet article, à
savoir les influences qui ont nourri l’auteur, le fait de présenter ce roman
comme un récit de low fantasy nous amène à d’autres références. La low fantasy
fera l’objet d’un article à part entière ultérieurement sur ce blog, mais on
peut dire dès maintenant que les principales références du genre se trouvent
chez les écrivains anglo-saxons et les mangakas japonais.
Sachant quelles ont pu être les influences de l’auteur,
voyons comment Luc Van Lerberghe a
joué avec elles pour nous offrir une œuvre originale.
Son choix, que je trouve plutôt judicieux, a été, plutôt que
de jouer sur la forme qui s’avère de facture classique quant à l’univers dans
lequel le héros se voit projeté, de jouer avec les règles tacites du genre.
Globalement, même si l’on ne peut être exhaustif avec un genre aussi vaste, la
low fantasy correspond le plus souvent à un récit dans lequel le héros, guidé
par une force supérieure, est amené dans un autre monde pour le sauver en étant
conscient de son rôle.
Arthamios, s’il apparaît rapidement comme porteur d’espoir
pour lutter contre la tyrannie incarnée par Salarios, ne comprend pas la raison de sa présence en
ce monde.
La structure du récit est donc inversée par rapport à une
saga classique du genre qui voit le héros apprivoiser progressivement sa
destinée pour se préparer au combat final.
Dans Arthamios, le premier tome sert plutôt à ancrer le
personnage dans son nouveau monde, lui permettre de rencontrer l’amour tout en
aiguisant ses pouvoirs en attendant des révélations qui viendront dans les
tomes à venir.
Parmi les références potentielles de l’auteur ou les œuvres
que ce récit peut vous donner envie de découvrir, on peut citer deux romans :
-Le Chevalier-mage
(édité par Calmann Levy, 2005) de Gene Wolfe, classique du genre qui
voit un adolescent américain partiellement amnésique se réveiller dans le monde
Mythgarthr pour y devenir un puissant chevalier-mage.
-La Septième épée
(édité par Omnibus, 2010) de Dave Duncan dans laquelle un homme
se réveille après son décès dans le corps d’un puissant guerrier barbare
mandaté par une déesse pour combattre de puissant sorciers, livre qui se rapproche
d’Arthamios à la fois par la méconnaissance du monde que manifeste le héros, mais
également par la compétence qu’apporte au héros sa connaissance de la
technologie.
Mais également deux mangas déclinés en séries d’animation japonaise :
-Berserk (édité par Glénat) de Kentaro Miura, avatar le plus récent et
connu du grand public de la figure du berserker issue des mythologies nordiques
et germaniques.
- Vision d'Escaflowne
(édité par Pika) de Katsu Aki dans lequel le
personnage de Dornkirk, empereur de l'empire Zaïbacher présente quelques
similitudes avec le personnage de Salarios.
Pour conclure sur ce livre, on peut dire qu’Arthamios, malgré quelques
lacunes au niveau du rythme et du caractère répétitifs de certains événements, lacunes
liées sans doute partiellement au fait qu’il s’agisse d’un premier roman, se révèle
un récit agréable aux références intelligemment utilisées et qui constitue une
bonne introduction (638 pages malgré tout mais les auteurs de fantasy sont
rarement concis) à une série qui peut encore gagner en densité et en maturité.
(article sur l'Ellipse de Gilles Warembourg le 5 octobre)
(article sur l'Ellipse de Gilles Warembourg le 5 octobre)
Damien Moutaux (Médiathèque La Corderie - Marcq-en-Baroeul)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire