vendredi 6 avril 2012

De John Carter à Lanfeust de Troy, une brève histoire de la space fantasy - 2/2

La seconde approche est, notamment pour la jeune génération, symbolisée par Lanfeust de Troy, bien que cette bande dessinée s’inscrive dans la continuité d’œuvres plus anciennes.

- le monde de Troy : créé par Christophe Arleston et Didier Tarquin , il abrite les premières aventures de Lanfeust avant que celui-ci ne parte pour les étoiles découvrir les origines de son monde et de ses pouvoirs. Conçu originellement comme de la fantasy humoristique, le cycle de Troy évolue progressivement vers la science-fiction.

- Deux cycles majeurs de la S-F, La ballade de Pern d’Anne McCaffrey, et le cycle de Ténébreuse de Marion Zimmer Bradley, appartiennent également à cette approche du genre.
Dans la ballade de Pern, la planète est protégée par les chevaliers dragons, chevauchant d’immenses créatures intelligentes. Il est intéressant de noter que la réédition actuelle du cycle par les éditions Pocket, nous livrant les romans selon la chronologie approximative de l’histoire de Pern, annule cette approche en faisant débuter la série par l’arrivée des humains sur la planète et la création des dragons par l’ingénierie génétique.
Dans le cycle de Ténébreuse, une partie des humains développe des pouvoirs psychiques proches de la magie et la pauvreté de la planète en métaux génère une société peu développée sur le plan technologique. L’essentiel du cycle narre la redécouverte de Ténébreuse par les humains qui vont être confrontés à leurs semblables ayant vécus des siècles en autarcie et ayant développés ces pouvoirs particuliers.

- Un auteur français, Bernard Simonay, nous propose une variation un peu différente de ce thème dans le Cycle de Phénix. Situant ses romans sur la terre dans un futur post apocalyptique, il développe également l’idée d’une chevalerie dotée de pouvoirs psychiques et confronte cette société au retour d’humains établis sur d’autres planètes avant le cataclysme ayant entrainé la fin de notre civilisation.

 Création d’Edgar Rice Burroughs au même titre que Tarzan, John Carter semble avoir beaucoup mieux vieilli, tirant sans doute sa modernité du mélange des genres présent dans l’œuvre originale. A l’heure où certains genres éprouvent des difficultés à se renouveler, l’idée d’intégrer aux récits des éléments issus du fantastique, de la science-fiction et de la fantasy ouvre de nouvelles perspectives aux littératures de l’imaginaire. Ainsi de nombreux auteurs, français notamment, se révèlent aussi à l’aise dans la fantasy que dans la science-fiction et peuvent donc naviguer sans difficulté entre les deux genres, entraînant par là-même une diversité vivifiante dans leurs récits.

Damien Moutaux (Médiathèque la Corderie, Marcq-en-Baroeul)

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