La seconde approche est, notamment
pour la jeune génération, symbolisée par Lanfeust
de Troy, bien que cette bande dessinée s’inscrive dans la continuité
d’œuvres plus anciennes.
- le monde de Troy : créé par Christophe Arleston et Didier Tarquin , il abrite les premières aventures de Lanfeust avant que celui-ci ne parte pour
les étoiles découvrir les origines de son monde et de ses pouvoirs. Conçu
originellement comme de la fantasy humoristique, le cycle de Troy évolue
progressivement vers la science-fiction.
- Deux cycles majeurs de la S-F, La ballade de Pern d’Anne McCaffrey, et le cycle
de Ténébreuse de Marion Zimmer
Bradley, appartiennent également à cette approche du genre.
Dans la ballade de Pern, la planète est protégée par les chevaliers
dragons, chevauchant d’immenses créatures intelligentes. Il est intéressant de
noter que la réédition actuelle du cycle par les éditions Pocket, nous livrant
les romans selon la chronologie approximative de l’histoire de Pern, annule
cette approche en faisant débuter la série par l’arrivée des humains sur la
planète et la création des dragons par l’ingénierie génétique.
Dans le cycle de Ténébreuse, une partie des humains développe des
pouvoirs psychiques proches de la magie et la pauvreté de la planète en métaux
génère une société peu développée sur le plan technologique. L’essentiel du
cycle narre la redécouverte de Ténébreuse par les humains qui vont être
confrontés à leurs semblables ayant vécus des siècles en autarcie et ayant
développés ces pouvoirs particuliers.
- Un auteur français, Bernard Simonay, nous propose une
variation un peu différente de ce thème dans le Cycle de Phénix. Situant ses romans sur la terre dans un futur post
apocalyptique, il développe également l’idée d’une chevalerie dotée de pouvoirs
psychiques et confronte cette société au retour d’humains établis sur d’autres
planètes avant le cataclysme ayant entrainé la fin de notre civilisation.
Création d’Edgar Rice Burroughs au même titre que Tarzan, John Carter semble avoir beaucoup mieux vieilli, tirant sans doute sa modernité du mélange des genres présent dans l’œuvre originale. A l’heure où certains genres éprouvent des difficultés à se renouveler, l’idée d’intégrer aux récits des éléments issus du fantastique, de la science-fiction et de la fantasy ouvre de nouvelles perspectives aux littératures de l’imaginaire. Ainsi de nombreux auteurs, français notamment, se révèlent aussi à l’aise dans la fantasy que dans la science-fiction et peuvent donc naviguer sans difficulté entre les deux genres, entraînant par là-même une diversité vivifiante dans leurs récits.
Damien Moutaux (Médiathèque la Corderie, Marcq-en-Baroeul)
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