L’influence des dragons asiatiques et les dragons supérieurs, avatars
des forces de la nature ou des dieux :
Les dragons que nous avons
évoqués jusqu'à présent, aussi puissants ou sages soient-ils, n’en demeurent
pas moins des créatures de chair et de sang.
Certains auteurs, influencés notamment
par les mythologies asiatiques, vont au contraire en faire des êtres
particuliers navigants à la frontière entre les dieux et les hommes.
Lorsque l’on évoque les écrivains
associés aux jeux de rôle, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont ceux
de Margaret Weis et Tracy Hickman, auteurs du premier cycle romanesque inspiré par Donjons et dragons : DragonLance.
Dans ce cycle, les dragons sont de puissantes créatures uniquement inféodées aux dieux et qui ne peuvent être vaincues que par les fameuses dragonlances. Ils se repartissent en deux races distinctes : les dragons métalliques voués au bien et les dragons chromatiques maléfiques.
Dans ce cycle, les dragons sont de puissantes créatures uniquement inféodées aux dieux et qui ne peuvent être vaincues que par les fameuses dragonlances. Ils se repartissent en deux races distinctes : les dragons métalliques voués au bien et les dragons chromatiques maléfiques.
Ces auteurs ont, par la suite,
publiés de nombreuses œuvres non liées aux jeux de rôles mais dans lesquelles
les dragons tenaient souvent une place particulière.
Ainsi, dans leur Cycle des portes de la mort, peut-être
leur plus original à ce jour puisque l’on y trouve un mélange de fantasy, de
science-fiction et d’humour, on retrouve, guidant dans l’ombre les
protagonistes, des forces supérieures bénéfiques ou maléfiques incarnées
respectivement par les Dragons de Pryan et
les Serpents de Chelestra.
Dans leur dernière série
en date, Les vaisseaux-dragons, le
monde ne pourra être sauvé que par le réveil des cinq Dragons primordiaux nés à
l’aube des temps.
De même dans le Cycle de Terremer d’Ursula K. Le Guin, les dragons sont, avec les sorciers, les seuls connaisseurs
du langage originel qui permet l’usage de la magie. Au terme de l’histoire, ils
choisiront de rejoindre le Vent
d’ailleurs où se réincarnent les âmes.
Parmi les dragons les plus mystérieux que nous ait offert la fantasy, on peut évoquer un ouvrage très particulier :
Le dragon Griaule, né sous la plume de Lucius Shepard. Cette immense créature, transformée en montagne de pierre par un magicien et sur laquelle s’est installée une ville, est présentée comme un dieu endormi mais néanmoins capable de manipuler les esprits.
La popularisation de l’imagerie
des dragons orientaux dans le grand public occidental est, paradoxalement, le
fait d’un auteur allemand : Michael Ende qui, dans son roman de
1979 L’histoire sans fin, nous
présente un dragon porte-bonheur au corps serpentin et à la gueule de chien
chargé d’accompagner et d’aider les héros à mener à bien leur quête.
Par la suite on retrouvera ces
dragons asiatiques notamment dans Dragon
Ball d’Akira Toriyama, relecture très libre du Voyage en Occident écrit à la fin du 16ème siècle par Wu Cheng'en, dans lequel il s’agit d’une
créature créée par le Tout puissant
capable d’exaucer les vœux ; mais également dans le Voyage de Chihiro d’HayaoMiyazaki, dans lequel Haku est un dragon, protecteur de l’esprit d’une
rivière, emprisonné dans le corps d’un humain.
Créatures aux pouvoirs divins
parfois convoités par de puissants magiciens, les dragons asiatiques se doivent
d’être protégés et servis. Cette particularité fournit la trame de deux séries
de romans plus orientés vers le jeune public :
- Eon et le douzième dragon, suivi par Eona et le collier des dieux d’Alison Goodman, dans lesquels on
suit les combats d’Eona pour maitriser les pouvoirs du dragon miroir dont elle
est devenue le récipiendaire.
- et enfin Liu de Carole Wilkinson, où une jeune fille est chargée de protéger
les derniers dragons impériaux d’un sorcier maléfique qui souhaite s’accaparer
les secrets de leurs immortalité.
Présents dans de nombreuses mythologies à travers le monde depuis des temps immémoriaux, l’image des dragons a toutefois été considérablement modifiée ces dernières décennies par les auteurs et illustrateurs de fantasy. Devenue l’une des créatures majeures du genre, elle est également l’un des seuls êtres non humanoïdes auxquels les auteurs prêtent des sentiments humains, en faisant les héros à part entière de récits entiers.
Damien Moutaux (Médiathèque La Corderie Marcq-en-Baroeul)
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